Conclusions du congrès

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À la suite de quatre jours de travail, de votes et d’échanges, Sophie Binet, fraîchement réélue Secrétaire générale de l’Ugict-CGT, a tiré les conclusions d’un congrès mémorable.

Remerciements

Nous avons, par notre beau congrès, confirmé à quel point l’Ugict-CGT est une grande organisation … pourtant elle repose sur une petite équipe, qui a réussi ce tour de force grâce à son dévouement et son professionnalisme.

Je vous demande d’ovationner toutes celles et ceux sans qui nous n’aurions pas réussi ce congrès :

  • l’Union départementale CGT 35, qui s’est investie très en amont dans la préparation du congrès, et l’utilise comme tremplin pour le sien, avec pour objectif de relancer une commission départementale.
  • L’équipe de bénévoles coordonnée par l’Union départementale, qui sont à pied d’œuvre depuis samedi et se mettent en quatre pour nous accueillir.
  • Les retraité.es cheminots qui sont venu.es leur prêter main forte, et notamment Michel Patard qui a assuré la régie pendant nos 4 jours de congrès.
  • L’UFCM et les cheminots Bretons, qui vous ont accueilli en gare et nous ont fait découvrir les enjeux du fret ferroviaire en conférence gesticulée. Remerciements particuliers à Florent, qui a géré la programmation culturelle, et à qui nous devons notamment l’« Hymne des femmes» en fanfare ! Un grand moment d’émotion hier soir !
  • Gilles, pièce maîtresse de l’organisation, qui a assuré la coordination de l’équipe de bénévoles.
  • Le personnel du palais des congrès, et celui de la restauration, qui deviendront je l’espère des camarades !
  • L’équipe de salarié.es de l’Ugict :
    • Steffie, Pascale et Jacques qui ont géré le mandatement et assuré le dépouillement des votes.
    • Marina et Valérie, qui, épaulées de Damien, ont géré les 516 amendements dans des délais records.
    • Damien, Antoine et Sébastien, notre équipe de com, qui a créé l’univers du congrès, du logo, au film, en passant par les cadeaux du congrès. Une com intégralement internalisée, preuve que l’internalisation est aussi un gage d’efficacité et de qualité !
    • Samuel, notre comptable couteau suisse, aussi polyvalent que convivial.
  • Toute l’équipe de journalistes d’Options qui a assuré la rédaction du journal du congrès.

Un temps démocratique

Le nôtre l’a été particulièrement, et a permis d’offrir une démonstration grandeur nature de la mise en œuvre de notre culture des débats. Nous avons poussé les débats sur le fond avec une véritable intelligence collective. Comme sur les tiers-lieux, ou encore sur le populisme. Ce qui a marqué nos échanges, c’est la volonté de rassembler le plus grand nombre, pas seulement d’être majoritaires. Je tiens à saluer tout le savoir-faire de Sylvie, Fabienne, Caroline et de la « Commission document d’orientation » qui a permis de gagner des votes très larges.

C’est grâce à cette culture des débats que nous gagnons à chaque congrès des résultats de vote autour des 90 %, à tel point que nous nous demandons à chaque fois comment on fera mieux au prochain. Eh bien, nous avons réussi… avec des résultats inédits à 100 % comme ceux que nous avons eus sur la direction. L’Ugict sort donc de ce congrès rassemblée et renforcée, et les résultats des votes attestent du soutien de ses organisations et de leur forte implication dans l’Ugict. De nombreux secrétaires généraux de Fédérations, d’Unions départementales, et bien sûr Philippe Martinez, ont participé à nos travaux et sont intervenus pour dire leur soutien à l’Ugict et leurs attentes, démontrant s’il en était besoin que l’heure n’était plus à débattre sur l’opportunité du syndicalisme spécifique mais que l’enjeu était la mise en œuvre de nos principes et résolutions. Plus que jamais, la CGT a besoin de son Ugict !

Nous avons fait le choix de pousser les débats sur des questions clés. Je veux revenir sur deux sujets :

  • l’international d’abord, où l’intervention de Nayla comme celles de nos camarades internationaux nous ont permis de passer d’un engagement internationaliste certes fort, mais parfois bien éloigné de nos enjeux quotidiens et vécu comme incantatoire, à un vrai travail international, concret, avec des objectifs et résultats syndicaux précis.
  • Notre journal Options. D’un point de vue statutaire, nous n’avions pas besoin de la validation du congrès, la réforme ayant été validée à l’unanimité moins deux abstentions par la Commission exécutive. Nous avons fait le choix de la faire valider par un vote du congrès pour garantir un soutien large.

Le débat d’hier démontre d’abord un très fort attachement à notre journal. Sa conclusion par une large validation de la proposition de réforme (65 %) montre ensuite une direction qui a la maturité de faire des choix courageux pour garantir l’avenir et la pérennité de son journal en anticipant, sans attendre d’être au pied du mur. Une parole nous a manqué hier : celle des journalistes, la parole de celles qui, au quotidien, font le journal. Elles vous remercient de votre vote qui valide le projet sur lequel elles ont travaillé et qui assure un avenir à notre journal.

Enfin, ces votes larges démontrent que nous ne nous sommes pas trompés de congrès. C’était d’ailleurs bien mal connaître l’Ugict de penser que cela puisse être le cas. L’Ugict est et sera toujours centrée sur sa raison d’être spécifique. Nous avons confirmé lors de notre congrès :

  • notre refus d’être instrumentalisés au service d’enjeux de pouvoir.
  • Notre refus des clans et des stratégies de fracture de l’organisation.

Mais cela ne peut marcher artificiellement, ou sur des logiques autoritaires. Cela se construit justement sur des débats de fond, sur une culture des débats qui va au fond des arguments.

L’innovation

Notre congrès a été marqué par de nombreuses innovations sur la forme, et nous pouvons remercier notre camarade Gaël Tanguy. Loin d’être de l’affichage, du cosmétique, ou pire, une reproduction des méthodes managériales, les méthodes d’éducation populaire nous ont permis de faciliter les prises de parole, et d’avoir un congrès qui fonctionne de façon plus horizontale. Nous savons que cela ne s’arrêtera pas à notre congrès, nous nous sommes approprié ces méthodes que nous réutiliserons, et de nombreuses organisations ont sollicité Gaël Tanguy pour travailler de la même manière. Les débats inversés ont permis de prioriser la parole de la salle et des délégué.es sur celle des experts, le bilan de congrès que nous venons de réaliser avec Gaël permet de mesurer l’utilité de notre congrès… et aussi d’entendre et de prendre en compte les avis des camarades. Le point commun, c’est d’accepter une prise de risque, d’accepter de se faire confiance et de partir d’en bas au lieu d’exiger des camarades qu’ils ou elles rentrent dans un moule.

Nos 10 ateliers territoriaux ont été un temps fort plébiscité par les délégué.es. C’était une gageure matérielle, avec 30 camarades formé.es pour animer, un état des lieux sur-mesure pour chaque territoire. Nous avons fait le choix de les tenir pour donner corps à notre priorité de développement de nos Commissions départementales dans les 17 agglomérations qui rassemblent plus de 60 % des ICTAM sur le plan national.

Ils ont permis aux camarades de découvrir l’équipe de leur Commission départementale et de leur Union départementale et d’avoir envie de s’y impliquer. Ils ont aussi permis de créer des vocations dans des endroits où nous n’avons pas de Commission départementale, comme dans le Grand Est par exemple. De nombreux secrétaires généraux d’Unions départementales, voire de Comités régionaux y ont participé, et les comptes rendus des ateliers seront utilisés par les Unions départementales et les Commissions départementales pour relancer le travail de construction territoriale de l’Ugict. Nos ateliers ont permis aux camarades d’un même territoire de se connaître. Ils ont été l’occasion de dégager des pistes de travail concrètes et de prendre rendez-vous pour la mise en œuvre. Des réunions sont d’ores et déjà fixées sur certains territoires ! Notre congrès enclenche dont immédiatement une dynamique de construction et de mise en œuvre de nos orientations ! Ça change des pétitions de principe !

Passage de témoin

Enfin, notre congrès a été un temps de passage de témoin. La participation et l’implication des jeunes d’un bout à l’autre ont été remarquées… et jalousées par la CFDT Cadres et la CGC ! Notre table ronde de ce matin est notamment un temps fort très important. Arrêtons de parler à la place des jeunes, ou de prétendre qu’ils ou elles ne voudraient pas s’engager ! Leur parole et leurs témoignages de ce matin doivent être entendus et pris en compte à tous les niveaux ! Les jeunes ne sont pas une vitrine ou un gadget que l’on instrumentalise et que l’on jette au mandat suivant. Notre collectif « Jeune diplômé.es », qui rassemble désormais plus de 150 jeunes très qualifié.es a permis d’amener une nouvelle génération de jeunes en responsabilité dans leurs organisations, et désormais à la direction de l’Ugict.

Notre Commission exécutive compte désormais 8 jeunes de moins de 35 ans, et c’est très important car il y a maintenant une masse critique qui va permettre de changer le centre de gravité de la direction de l’Ugict. Au lieu de demander aux jeunes de s’adapter à nos modes de fonctionnement, comme cela se passe quand on fait juste rentrer 1 ou 2 jeunes, ils sont suffisamment nombreux pour nous obliger à adapter la Commission exécutive à leurs besoins et cela va créer une nouvelle dynamique pour toute l’Ugict.

La prise en compte des enjeux d’égalité Femme-Homme lors de notre congrès en est un révélateur et témoigne d’une maturation de l’organisation. Notre syndicalisme féministe, qui traite au même niveau les rapports sociaux de classe et de genre devient maintenant une évidence pour toutes et tous. Pour se convaincre du chemin parcouru, il suffit de se rappeler du logo de notre congrès de Vichy, en 2011, avec un homme en bleu et une femme en rose… Magnifique exemple de stéréotypes hétéronormés…
À mille lieues de cela, nous avons confirmé ensemble la nécessité de faire de la grève féministe du 8 mars une priorité de toute l’organisation… et un levier de syndicalisation !

Conclusion : des graines de coquelicot

Pour conclure, ce qui résume peut-être le plus notre congrès, c’est le cadeau qui vous a été remis hier soir : des graines. Des graines de coquelicot, l’emblème de l’Ugict et le coquelicot des luttes, qui est fragile et dont il faut prendre soin mais qui refleurit toujours.

Avec notre congrès, nous avons semé des graines. Pour développer notre organisation spécifique, nos Commissions départementales, renforcer nos Unions fédérales, créer des sections et des syndicats Ugict sur les lieux de travail. Nous avons semé des graines de combativité et nous ressortons plus fort.es. Je pense notamment à toutes celles et ceux qui sont seul.es dans leurs organisations générales, ou seul.es sur leurs lieux de travail face aux patrons. Après 2 années dominées par la « visio », notre congrès nous permet de retrouver la force du collectif et de mesurer notre puissance.

Ensemble nous pouvons gagner, et la question des retraites sera centrale. Bien sûr parce que c’est une question déterminante pour les salarié.es, mais aussi parce que, et nous en avons eu l’exemple avec la lutte contre le CPE, gagner une bataille aussi symbolique, c’est modifier le rapport de forces sur tous les autres sujets et redonner confiance dans l’action collective. Le baromètre cadres que nous avons publié mardi démontre le chemin que nous avons parcouru dans les têtes. Nos propositions sont maintenant majoritaires chez les cadres, il nous faut désormais convaincre sur notre capacité à gagner. La motion d’actualité de notre congrès donne le ton, c’est un premier message à adresser aux ICTAM pour leur faire état de nos débats, de nos décisions et de notre stratégie. C’est un premier moyen pour planter nos graines de coquelicot.

Au moment où beaucoup s’emploient à fermer toute perspective, le congrès de l’Ugict-CGT trace un chemin, celui de développer notre identité de classe dans une démarche d’ouverture, de culture de débat et du rassemblement, celui d’une détermination à faire face à tous les défis sociaux et écologiques.

 

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